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Des yeux en amandes...

8 juillet 2009

3 mamans, 3 mẹ

Mercredi 8 juillet 2009
16h30 (Hanoï)

Il semblerait que certaines choses demeurent toujours. Peu importe l’endroit dans le monde où le moment dans l’histoire, elles sont.

J’avais (ou plutôt ; j’ai!) 3 mamans au Québec. La mienne, bien sûr! Je serai ingrate de ne pas la nommer d’abord puisque c’est elle qui m’a portée, bordée, lavée, nourrie, aimée inconditionnellement, écoutée… Il y a Lise, celle qui a pris la relève à mes 17 ans quand j’ai emménagé chez elle (J’entends ma mère : Enfin, je suis libérée!!! Elle est partie!!! Marc-André, pince-moi. Pince-moi, je te dis!). Heureusement pour Lise, j’étais à ce moment-là déjà propre et sevrée! Puis, il y a Danielle qui me rassure et m’écoute comme une mère quand j’ai envie de discuter de trucs dont on ne parle pas avec SA mère…

Toujours présentes, aucune d’entre elles ne m’a jamais laissée tomber. Jamais. Pourtant, je l’ai fait, l’ai regretté et elles m’ont toujours pardonnée. Ça doit être ça une maman.

Ici, au Vietnam, j’ai cette impression que le petit ange qui veille sur moi s’est chargé de m’en attribuée 3 nouvelles de remplacement.

Mme Fuong. Elle me cuisine un tas de petits plats, s’assure que j’aie toujours tout ce dont j’ai besoin, vérifie si je serai rentrée à telle heure, si je l’accompagnerai pour le dîner, si mes amies viendront elles aussi, veille à ce que j’ingurgite le plus de nourriture possible (i.e. qu’à la fin de chaque repas je sois au bord de l’éclatement gastrique)… Parce qu’on m’a déjà dit, et je cite littéralement cette charmante phrase dans un anglais-vietnamien typique d’ici : « You eat so little! ». Et ça, après double portion de riz, de pousses de bambou, de porc frit, de spring rolls, d’omelette et cie! Hey! Je n’ai jamais autant mangé de toute ma vie et on me demande d’en prendre un peu plus! Je vais exploser! Je serais bien curieuse de connaître la consommation quotidienne individuelle en riz des gens d’ici. Si on me dit moins de 1 kilo, je ne le croirai pas, je vous averti! Bref, tout ça pour dire que j’ai une maman à la maison qui veille sur mon bien être et à ce que je ne disparaisse pas, mais à ce que je double… ;)

Tú. Jeune infirmière et nouvelle maman. Elle travaille à mes côtés tous les jours et partage mille et une histoires avec moi. C’est un peu une grande sœur. Elle me fait découvrir un tas de choses sur la vie d’ici, les coutumes, les habitudes, les endroits cools à visiter, les choses à essayer. Elle veille sur mon plaisir. Et elle est aussi une bonne oreille. Hyper compréhensive et sensible. Elle adore les étrangers. Je l’adore!

Mme « La voisine ». (Haha! Beau nom, hein? En fait, je ne le connais pas.) Je donne des cours d’anglais à sa fille qui m’en donne de vietnamien. À chacune de mes visites, elle nous installe comme des reines. La grande natte, les ventilateurs tous rivés sur nous comme des « spotlights » sur des stars de cinéma, les assiettes de fruits, des jus d’orange pressée, un café, un chè… Non, mais c’est une manie de nourrir les gens ici! Il arrive même qu’elle me prépare un petit sac rempli d’aliments si j’ai le malheur de ne pas toucher à la nourriture qu’elle m’offre puisque je reviens de dîner chez moi où on me demande de vider la cocotte de riz!!! Alors je reviens avec des bananes, du lait (on n’en a jamais chez moi!), des livres…

C’est rassurant de savoir que l’on a des gens autour de soi sur qui compter.

…Mais ça fait encore plus plaisir de penser que « les mamans de remplacements » sont nommées ainsi parce que quelque part se trouvent les vraies!

Je m’ennuie de vous, mes mamans!
xxx

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6 juillet 2009

Sunrise over Hanoï

Dimanche 5 juillet 2009
12h51 (Hanoï)

Samedi soir, on (les 3 nanas les plus branchées de la ville ;)) voulait prendre un verre, danser, voir du monde, bouger, s’amuser quoi! On s’est donc lancée à la tournée de bars. Malheur à nous, les 3 premiers visités fermaient curieusement tous très tôt. Au Vietnam, ne vous avisez pas de sortir après 00h30, la soirée est terminée!!! On s’est assises tranquillement au Half Man Half Noodle, un petit bar sympa, afin de concevoir notre plan d’attaque. Les gens qu’on y rencontre nous confirment notre crainte de ne rien trouver.

Éternelles optimistes (ironie), nous partons tout de même en quête d’un endroit où faire la fête. Si le party ne vient pas à toi va vers lui, dit le proverbe. C’est ainsi qu’on s’est retrouvé sur une piste de danse et qu’on a rencontré des gars d’Hanoï qui nous on fait connaître l’Endroit-Où-Aller. Alors 3 par 3, assis sur le même motorbike, on s’est rendu au Sailor. Alors là!!! Là!!! C’était M-A-L-A-D-E!!! Qui a dit que les Vietnamiens ne savaient pas fêter? C’était bondé, ça débordait de partout. En fait, il y avait du monde de toutes couleurs, formes, grandeurs, formats, sexe… Overdose de monde, de bonne musique et de plaisir! Avertissement : Ne pas s’y rendre trop souvent, risque d’en devenir accro!!!

À 5h45 du mat, alors que le party battait encore son plein, on a décidé qu’il était peut-être temps de trouver un taxi pour nous ramener. J’ai tellement rigolé avec les chauffeurs qui n’étaient pas bien loin en attendant une d’entre nous qui se payait du bon temps avec un Viêt! On est rentré vers 6h00 se cognant le nez sur la grille verrouillée à double tour. On a réveillé toute la maisonnée afin de pouvoir rejoindre nos lits sans briser de carreaux. Le soleil était là. Moi aussi!!

2 juillet 2009

I’m a Star

Jeudi 2 juillet 2009
16h37 (Hanoï)

Vous ne devinerez jamais ce qui m’arrive!!!!!!

On a fait un reportage sur moi! Oui, oui! Le Vietnam en entier pourra voir mon visage sur ses ondes au poste télévisuel national la semaine prochaine. Hahahaha! (Rire très jaune)

Je suis rentrée au boulot ce matin et un caméraman m’attendait avec son interviewer. Ils m’expliquent rapidement qu’ils souhaitent faire un court vidéo sur les volontaires étrangers qui viennent apporter leur aide et soutien à des organismes d’ici. Je suis l’heureuse élue! L’eau me perle sur le front (comme à tous les matins après cette longue marche jusqu’ici sous ce soleil accablant), j’ai les cheveux dans un état atroce puisqu’ils ne semblent pas vouloir s’habituer à ce taux d’humidité anormal, j’ai des cernes sous les yeux (en espérant qu’ils croient que c’est la mode en Amérique!) et en prime ma peau non plus n’aime pas le climat et mon visage est couvert de boutons… Wow! J’ai envie de retourner en arrière, de reculer le temps, de prétendre être malade et de rester au lit pour la journée. Mais il est trop tard… Je suis à Peace Village!!!

Ils me demandent de marcher vers la caméra. De marcher encore, mais cette fois, plus dans cette direction. Maintenant, tu vas monter cet escalier puis tourner dans ce local. Chante avec les enfants de la classe du 2e.F***, je ne parle pas vietnamien, vous m’imaginez chanter?! Tape dans tes mains alors. Fais ceci, fais cela. Viens ici…

AAAAHHH!!! Mais quand est-ce que tout ça va prendre fin? Après une interview de marde (j’étais si boulversée que j’en ai perdu mon anglais…et mon cerveau!!!), on me demande de retourner auprès de mon groupe. Je réussis enfin à attirer l’attention de tous mes élèves pour qu’on « fake » une leçon d’anglais. Je trouve bien drôle qu’ils nous demandent d’agir ainsi puisque ce n’est pas du tout ce qu’est ma réalité quotidienne… On joue à des jeu de société, j’essaie de « ploguer » de temps à autre un ou 2 mots en anglais, mais il est IMPOSSIBLE de donner un cours à ces enfants. Pas tous en même temps, en tout cas. À ma plus grande surprise, mes étudiants jouent bien le jeu. Je rêve pendant un instant que demain ils seront aussi attentifs et enthousiastes à l’idée d’apprendre leurs couleurs ou leurs nombres en anglais. Enfin, ils ont terminés. Fini les caméras et les microphones. Fini le « faire-semblant ».

Est-ce qu’on deviendra des stars de la télévision? Peu importe, ils (ces enfants) sont mes étoiles… :)

1 juillet 2009

Ha Long Bay – La descente du dragon

Mardi 30 juin 2009
12h15 (Hanoï)

La légende de la formation de la baie d’Along raconte qu’un dragon aurait un jour plongé dans la mer et nagé des miles à la ronde créant ainsi de profondes entailles dans la montagne par les violents mouvements de sa queue. Étant si gigantesque, la présence du dragon dans cette étendue d’eau salée fit augmenter le niveau de la mer qui s’engouffra alors dans les crevasses nouvellement formées. C’est ainsi qu’émergèrent des eaux ces sommets de roc élevés et déchiquetés pointant vers le ciel.

L’hypothèse plus scientifique soutien qu’à l’origine, ce qui est aujourd’hui Ha Long, était un immense plateau rocheux taraudé par des pluies diluviennes. L’amas de roche étant principalement constitué de calcaire se serait désagrégé peu à peu laissant debout les roches les plus dures ; celles qui forment aujourd’hui ces milliers de « pains de sucre » de toutes forment et de toutes tailles qui émergent de la mer et qui s’étendent sur des centaines de kilomètres.

C’est dans cet endroit si magnifique et mystérieux à la fois que j’ai passé le weekend dernier. 2 jours de bateau et 1 autre sur la plage. C’est confirmé, je n’ai pas le pied marin!!! Après ces 2 jours sur l’eau à me faire bercer par les vagues, je constate que j’ai vidé ma bouteille de Gravol et que j’ai quand même le tournis alors que je suis de retour sur la terre ferme! Je me croise les doigts en espérant que ça passe au plus sacrant! Le bruit des vagues sur la rive n’aide en rien mon cas… Je ferme les yeux et j’ai toujours cette impression d’être à la dérive. Vivement le vord de la piscine!

Il semble y avoir eu un malentendu lors de la réservation de notre « croisière ». On s’est donc retrouvé, les 5 inséparables, sur un bateau romantique. Il n’y avait que des couples!!! Wow! L’endroit idéal pour rencontrer d’autres voyageurs ayant envie de s’amuser et de faire la fête… On a fait de notre mieux pour se tenir tranquille et ne pas trop déranger. De toute façon, à 20h00 tous ont déserté le pont et rejoint leur chambre, pour tester les lits a-t-on présumé…humhum…!

Juste avant le repas du soir, j’ai profité d’un cours instant où les méduses semblaient s’être dissipées pour plonger dans les eaux salées d’Along. C’était magique! Ça faisait déjà un bon moment que Yan Shun me lançait de regard signifiant : « On y va? Là? Maintenant? On y va!!! ». On attendait le ok de notre guide dont l’idée d’avoir sous sa responsabilité 2 jeunes adultes délinquants brûlés par les jellyfish ne lui plaisait pas du tout. Mais on savait très bien que les membres de l’équipage sautaient du pont inférieur (puisqu’on les observait d’en haut) et on rêvait tant de les rejoindre. Après un peu d’harcèlement (gentil!), on a eu la permission tant espérée. Fiout! (Bruit de Yan Shun qui fend l’eau dans un plongeon superbe) Sploush! (Moi qui saute la 2e trop effrayée à l’idée de me lancer tête première de si haut!)

Les journées passées en mer ont été plutôt chargées. Kayak à 7h45 du matin, tout de suite après le petit-déjeuner, ensuite trekking (moi j’aurais plutôt appelé ça « Climbing »!!!), ensuite kayak encore… Bref, pour la romance je ne sais pas trop… La sueur et l’épuisement peuvent en certain cas y être liés, mais LÀ, je ne sais plus trop. Non?

Nous avons passé notre seconde nuit à Cat Ba dans un hôtel 5 étoiles. (Je ne vous l’ai pas spécifié, mais ce voyage de luxe n’était pas dans mes plans. J’était absente lors de l’achat alors j’ai dû payer la somme faramineuse qui en découle sans dire un mot… J’étais un peu fâchée contre moi de ne pas avoir plus participé à la recherche d’un forfait plus avantageux (Ce n’est d’ailleurs pas pour ça que l’on appelé ça un « forfait »?!), mais j’ai profité pleinement des lits confortables, des oreillers moelleux, de la bonne bouffe, de l’air frais de la mer, de l’absence de coquerelle…) Il y avait une plage (petite) et des vagues énormes. Alors qu’on croyait que c’était ça l’attraction touristique, on s’est vite aperçu qu’en cet endroit ils y avaient beaucoup plus de locaux en vacances que de touristes. C’est avec nous que les vietnamiens désiraient se faire prendre en photo… :S

Le retour en bus et en ferries a été des plus pénible. Le pire trajet d’autobus de ma vie! Je ne compte plus le nombre de passagers qui ont vomi durant le trajet. Un de plus et c’était moi qui était malade! J’ai mis sur mes oreilles mes écouteurs, monté le volume dans le tapis et fermé les yeux… J’ai probablement fait quelques prières aussi!

26 juin 2009

We Love English - Hymne populaire vietnamien

Vendredi 26 juin 2009

Comme à tous les midis depuis (presque) 2 semaines déjà, je rentre à la maison pour le dîner qui est servi vers 11h30. Si l’orphelinat avait eu les moyens de me nourrir, j’y serais probablement restée, entourée de tous ces petits garnements qui se fouillent dans le nez et se tapent dessus, mais une bouche supplémentaire n’est pas envisageable. Je pourrais acheter un truc dans la rue, n’importe où, puisque partout on sert à manger. Je préfère cependant rentrer et profiter des ventilateurs qui rafraichissent un peu l’air ambiant et mon esprit. De toute façon, je recommence le boulot vers 14h00. Oui, oui!!! Vous avez bien lu ; ici les pauses-lunch ont une durée de 3h00. Tout le Vietnam fait la sieste. Alors avis aux envahisseurs, si vous désirez prendre par assaut ce peuple, faites-le à midi! À ma première journée, une vague d’anxiété m’a envahie quand j’ai compris cette manière de fonctionner. Qu’allais-je faire de toutes ces minutes qui m’étaient soudainement accordées? Trouverais-je un moyen de me tenir occupée? De ne pas sombrer dans le folie? D’éviter un traumatisme qui me suivrait tout ma vie durant? Et devinez quoi! J’ai trouvé! Comme les millions d’autres être humains qui me côtoient, je rejoins mon lit, ferme les yeux et prends le chemin du monde des rêves… Mmm… C’est si bon de prendre le temps de s’arrêter. Comme ça, sans raison. À bien y réfléchir, on devrait rendre la sieste obligatoire! ;)

Alors (pour en venir aux moutons, i.e. sujet de mon intervention d’aujourd’hui!) que je terminais de laver mon bol de riz et mes baguettes, nos voisines d’en face sont venues nous rendre visite avec un but bien précis en tête : me demander d’être la professeur d’anglais de Phuong, une jeune fille de 19 ans qui en est elle aussi à sa première année d’université. Est-ce que j’ai la tête de carrée à ce point?! Il faudra que je m’y fasse. Ici, peau blanche + grands yeux pas bridés = personne qui parle anglais. JE NE SUIS PAS PROFESSEUR ET ENCORE MOINS PROFESSEUR D’ANGLAIS!!! Comment on traduit cette phrase en vietnamien? Quelqu’un(e) peut m’aider? Si j’étais sur une plage, c’est à cet instant précis que j’écrirais sur le sable : « Help me!!! ».

C’est ainsi que moi, et mon incomparable incapacité à dire non, nous sommes retrouvés dans le salon de la maison d’à côté à prendre un café et à discuter (In English, sir!) assis sur une grande natte. Si vous connaissez un peu le peuple vietnamien, vous savez qu’ils ont le cœur grand et que bien souvent ils s’échangent du temps. Des biens, de la nourriture, des services, mais surtout, du temps. Les secondes, les minutes et les heures prennent autant de valeur que les dongs de papier. Je serai donc rembourser par des leçons de vietnamien!!! Yeah!!! :D

Hen gap lai (À bientôt)

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25 juin 2009

Mais j'aime aussi!

Jeudi 25 juin 2009
12h30 (Hanoï)

 

J’aime découvrir ce monde qui m'est étranger.
J'aime me sentir faiblir devant la beauté de ces paysages si beaux.
J’aime le sourire de ces enfants qui me comprenne même si j’utilise des mots qu’ils n’entendent jamais.
J'aime qu'ils viennent vers moi et me prennent par la main comme si j'étais une des leurs.
J’aime ces gens qui me sourient discrètement et qui semblent apprécier que je sois parmi eux.
J’aime qu’on m’accroche sur la rue et qu’on tente de me dire quelques mots en anglais.
J’aime qu’on me pose des questions sur mon pays, d’où je viens.
J’aime les petits stands où l’on peut se procurer mille et un fruits exotiques pour des peanuts!
J’aime les gens qui gesticulent, dessinent et miment pour tenter de me faire comprendre quelques mots (ou de me comprendre).
J’aime ce professeur qui vient parfois s’asseoir près de moi et qui rie autant que les enfants.
J’aime Tù, cette jeune maman qui s’occupe de ces enfants comme s’ils étaient les siens.
J’aime les nouvelles rencontres qui nous amènent plein de surprises.
J’aime l’air frais après la pluie.
J'aime apprendre à vivre aujourd'hui...

 

Alors voilà, malgré les différences parfois troublantes, je continue d'apprécier mon voyage et ne regrette pas d'être là, ici, à des milles de mon pays...

25 juin 2009

VLAN!

Jeudi 25 juin 2009
12h09

...Ça doit être ça le "choc culturel"...

24 juin 2009

Je hais...

Mercredi 24 juin 2009
18h55 (Hanoï)

Je hais me sentir comme une étrangère.
Je hais ces regards parfois méprisants sur moi.
Je hais qu’on me fixe et me pointe du doigt quand je marche dans la rue.
Je hais qu’on me crie après pour attirer mon attention.
Je hais cette impression que j'ai de venir de la planète mars.
Je hais de ne pas pouvoir leur dire que je suis moi aussi un être humain de la planète Terre.
Je hais ces gens qui semblent ne jamais avoir vu de personne à la peau blanche, aux cheveux bouclés, des tâches de rousseur ou un anneau au nez.
Je hais ces supermarchés où on se bouscule, se fonce dessus et ne se regarde pas.
Je hais quand personne ne parle anglais.
Je hais quand personne ne fait d’efforts pour me comprendre.
Je hais ces professeurs et infirmières qui me haïssent parce qu’ils croient que je suis là pour les surveiller et les juger.
Je hais de ne pouvoir m’exprimer, m’expliquer, communiquer et échanger.
Je hais la pollution, la chaleur étouffante, la puanteur des rues et la circulation.

Aujourd’hui, je hais...

21 juin 2009

Bamboo Snakes Garden – Au pays des serpents

Dimanche 21 juin 2009
3h40 (Hanoï)

Comme si ce n’avait pas été assez les brochettes de viande de chien, nous voilà reparti avec en tête cette idée farfelue de goûter à du serpent. Un peu plus au nord d’Hanoï se trouve Lê Mât Dê, un petit village érigé aux abords d’une rivière nommée Thien Duc.

DSCN0298Selon la légende, en l’an 1072, lors de la dynastie des Ly qui débuta en 1010, le roi Ly Cong Uan entreprit de faire migrer la capitale à Thang Long (aujourd’hui Hanoï). Alors qu’elle faisait un tour de bateau dans la rivière, sa fille se fit attaquer par un serpent. C’est à cet instant qu’un pauvre et jeune homme, nommé Lê Mât, qui vivait en bordure de la Thien Duc, lui sauva la vie. Pour le récompenser, on nomma le village en son nom et on le couvrit de bijoux. En mémoire de ce sauvetage, les habitants de Lê Mât Dê organisent à chaque année, le 23e jour du mois de mars, des danses et des cérémonies où l’on sacrifie des serpents afin de remercier Dieu d’avoir sauver la princesse.

C’est ainsi que nous nous sommes retrouvés dans ce petit village à chercher un « bon » restaurant où l’on cuisine le serpent. Ici, il est coutume d’en manger. On s’est donc dit : « Pourquoi pas essayer? »… Je n’appréciait pas trop l’idée et mon incertitude n’a fait que s’aggraver quand est venu le temps de choisir un serpent pour le souper! La bête est apprêtée sous nos yeux ouverts grands comme des pièces de 2$ écrasées par un train. J’ai la bouche ouverte, je crois que j’ai les coin de bouche humides, mais ça n’a rien avoir avec le fait que je trouve cela ragoûtant! Je crois m’évanouir alors que la dame qui le prépare le vide de son sang dans la carafe d’alcool sur notre table… Je préfèrerais boire le sang du Christ, mais s’il vous plaît, pas ça! Et moi qui croyais que tout ça prenait fin à cet instant… Wait a minute! Il y a du beau et bon « stuff » vert qui sort de l’abdomen (S’il en a un, pour moi un serpent n’a qu’un seule partie de corps ; un long tube.) qu’elle ajoute à l’alcool. Alors nous voilà fins prêts à déguster. Pendant qu’on tente d’avaler nos verres, le cuisinier se met au boulot. Quelques minutes plus tard, des « spring rolls », des petits gâteaux, des soupes et de la peau de serpent grillée nous sont servis. Miam…

On dit que de boire du sang de serpent donne de la puissance, une force nouvelle.

DSCN0313


Je suis alors maintenant une superwoman. Une superwoman qui ressent des faiblesses à la vue de quelques gouttes de sang…

Note : J’ai eu quelques commentaires concernant le peu de photos insérées sur mon blog. J’éprouve quelques problèmes de connexion. Sans doute les fils mangés par les rats… ;) Bref, dès mon retour j’ajouterai les photos de mon périple ainsi que les vidéos qu’on a prises (Entre autre celle de la préparation du serpent. Cœurs sensibles, s’abstenir!).

20 juin 2009

Première journée de travail

Samedi 20 juin 2009
11h30 (Hanoï)

C’est carrément tout ce à quoi je ne m’attendais pas!

Premièrement, je donne un cours d’anglais en avant-midi à un groupe de personnes dont l’âge varie entre 11 et 32 ans. Moi, professeur d’anglais! Hahaha! (Je riais jaune quand on m’a annoncé cette nouvelle.) En après-midi, je suis plutôt avec un groupe où les enfants sont moins âgés (5 à 18 ans) auxquels je dois apprendre quelques gestes/actions quotidiens élémentaires, mais essentiels. Par exemple, comment se brosser les dents, se laver les mains, prendre une douche, plier ses vêtements... On tente aussi de développer leur motricité fine en faisant diverses activités puisque certains d’entre eux n’ont pas qu’un handicap intellectuel, mais aussi un handicap physique.

Jusque-là, je suis étonnée, mais ça va.

Je rentre ainsi à me première journée de travail hier matin (vendredi). Un peu en avance, je m’assoie parmi les enfants qui sont tous intrigués par ma présence, mais enchantés de voir un nouveau visage. On me prend par la main, me touche, me sourit… 8h30 sonne annonçant le début des cours. La professeure d’anglais me fait signe d’avancer. Je prends donc place au milieu du petit espace situé près d’un minuscule tableau. Elle quitte…!!! Je suis là, debout, avec 12 enfants qui ne parlent aucun mot d’anglais (et moi aucun de vietnamien) qui attendent que je leur donne une leçon. Je regarde autour de moi. Mon cerveau semble fonctionner en accéléré, que dis-je!, à la vitesse de la lumière. Ça surchauffe dans ma boîte crânienne. Je suis persuadée qu'on peut apercevoir de la fumée qui me sort des oreilles et qu'une odeur de brûlée se dégage de ma peau! Je n’ai pas de crayon ni de papier, qu’un petit morceau de craie. Je fouine dans mon sac à dos et trouve mon carnet de voyage et un stylos que je traine toujours avec moi. C’est ainsi qu’avec quelques feuilles déchirées de mon cahier et un seul crayon que je suis parvenu à inventer un jeu auquel nous avons joué les 2h30 qu’ont duré le cours. Voilà une bonne façon de tester son système D. J’aime bien l’adrénaline que procure se genre de défi, mais par-dessus tout, la satisfaction d’avoir réussi!

Youpi! On recommence lundi?

Les enfants tout autour de moi me rapellent toi, Alexis. Tu me manques Ti-Coune! xox

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